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Jess, nous introduit au cœur de l'industrie musicale !

Texte : Ekklectic

Photos : Odile Quidal - ByOdile

Make-Up : Salomée Pronzola - Salomée

Remerciements : Kirsten Palumbo - Kplmb / Benjamin et Nishma Nussbaumer


Jess baigne dans la musique depuis son plus jeune âge. Aujourd'hui, elle vit son rêve éveillée et son parcours est un bel exemple de foi, de persévérance et d'audace.



Présente-toi en quelques mots.

Je m'appelle Jessica, j'ai 26 ans, je suis née en France et je suis d’origine malgache. Passionnée de musique depuis petite, j’aime aussi tout ce qui touche à la créativité. J’ai donné ma vie à Dieu en 2016 et depuis Janvier 2021, j'ai la chance de travailler dans l'industrie de la musique et ça me passionne.

Dis-nous-en un peu plus sur ta profession.

Je travaille au sein d'une maison de disques qui s'appelle Boost Music Group. On accompagne plusieurs artistes en proposant divers services tel que de l’édition, production et distribution. À côté de ça, on développe une branche
spec​​tacles “live” ainsi qu’une application de streaming (tel que Spotify, Apple Music…) qui s'appelle Top Music et qui so​​r​​t ​​très prochainement​​t.

En ce qui concerne ma profession, disons que j’ai plusieurs casquettes. Je suis principalement community manager, directrice artistique et graphiste. En parallèle, je suis curatrice de playlists pour l'application TopMusic e​​t occasionnellement chargée de production sur des tournages vidéo, événements/concerts et j’accompagne les artistes.

Qu'elles sont les différentes casquettes que tu arbores dans le cadre de ton travail ?

En ce qui concerne ma profession, j'ai vraiment plusieurs casquettes. Principalement, je suis community manager, directrice artistique et graphiste, mais aussi, curatrice de playlist pour l'application Top Music, et chargée de production sur des tournages, des évènements et des concerts.

Avec tous ces aspects à gérer, à quoi ressemble une journée type pour toi ?

Justement, il n’y a pas de journée type car ce que je fais est très varié, tout dépend des projets en cours. Il y a des périodes “bureau” où je fais principalement du design, je brainstorm sur des idées pour des réalisations artistiques et visuelles. Et parfois, je suis amenée à me déplacer et être sur le terrain lorsque nous avons des tournages de clips, concerts ou autres événements.

La dernière fois, par exemple, j'ai pu accompagner Ti-Yo en studio lors d’un séminaire pour son futur projet. Il y avait un premier week-end de production avec ses beatmakers et le week-end suivant nous étions avec tous les artistes interprètes du projet pour enregistrer. De mon côté, j'étais un peu partout à capturer du contenu pour la promotion du projet (photos, vidéos, stories…). À la fin je me suis même retrouvé à enregistrer les chœurs d’un morceau, c’était pas du tout prévu de base (rires).


Explique-nous quel est ton rapport à l'art et à la musique.

Je suis une personne qu’on peut qualifier “d’hypersensible”, je suis très consciente de tout ce qui m’entoure et je suis sensible à tout ce qui est beau, visuellement comme musicalement. J'ai cette fibre artistique “naturelle” et j'ai toujours aimé toucher à tout. Du coup je me sers de ce que je sais faire (graphisme, photo…) pour représenter de manière visuelle la musique que j’entends.


Qu'elle est ton histoire avec la musique et qu'est-ce qui t'a donné envie de travailler dans ce milieu ?

Pour en revenir au tout début. La musique a bercé mon enfance, grâce à mes parents et de part ma culture malgache, la musique a toujours été là et elle fait partie de moi. Dès 8 ans, j'ai commencé à chanter dans la chorale de l’église malgache dans laquelle j’ai grandi. Pendant l’adolescence, il y’a eu la période où j’étais fan de Lorie, puis de Diam’s, j’écoutais beaucoup Skyrock et dès que je pouvais je m’achetais des CDs. J'ai assisté à l'émergence des clips et des covers sur internet quand YouTube est arrivé, je passais mon temps à regarder ça. Plusieurs films et séries autour de la musique m'ont marquée (High School Musical, Hannah Montana…). L’idée m’était même venue à l’esprit de devenir chanteuse en voyant les débuts de Justin Bieber sur YouTube, c’était mon rêve d’ado et pour l’anecdote je m’étais inscrite à The Voice sans le dire à mes parents, ça n’a pas abouti mais j’ai pas abandonné. Du collège au lycée, je participais à des petites scènes locales quand j’en avais l’occasion et j’ai commencé à mon tour à poster des covers sur Youtube.

Un jour j’ai pris conscience que ces rêves n’étaient qu’une recherche de vaine gloire et que Dieu me destinait à plus. Ça, je l’ai réalisé à travers un titre qui m’a marquée à jamais “Background” du rappeur gospel américain, Lecrae. C’est un ami qui me l’a fait découvrir lors d’un trajet en voiture et j’étais vraiment surprise d’entendre de la bonne musique chrétienne, et du rap en plus ! De là, j’ai commencé à fortement m’intéresser à la musique chrétienne urbaine (le collectif 116, Trip Lee, Andy Mineo, Social Club Misfits etc).

Dans sa chanson “Background”, Lecrae dit tout simplement que lorsqu’on tente de faire les choses par nous-mêmes et de manière égoïste, c’est d’emblée voué à l’échec mais lorsque qu’on se met en retrait et qu’on laisse Dieu “mener le jeu” alors tout change et on réussit, pas comme on l’imagine mais selon Son plan.

Je me rappelle que ces mots avaient fait écho en moi, car c’est en les écoutant que j’ai commencé à réfléchir sur mon appel. J’étais venue à réaliser que je n'avais pas forcément besoin d'être chanteuse ou de “percer” pour réussir, mais que je voulais réussir avec Lui et qu’Il soit glorifié dans ce que je fais. C’est entre 2013 et 2016, pendant mes études universitaires que j'ai commencé à me demander comment je pouvais allier mes études avec ma passion qui est la musique.

«Ma plus belle réussite, c'est ce que je peux Apporter DANS LA VIE DES AUTRES ! ce sont les cœurs touchés et l'impact À travers la musique ! »


D'où est venu le déclic face à cette prise de conscience ?

Il est arrivé par le biais de la musique, au travers du titre "Background" de Lecrae. Un ami à moi me l'a fait découvrir, lors d'un trajet en voiture. Et ce titre a tout de suite retenu mon attention, car c'était du rap chrétien et je n'en avais jamais entendu avant. Du coup, je me suis demandé qui était l'artiste, car j'avais kiffé la vibe et j'ai commencé à m'intéresser à tous ces artistes comme Le collectif, 116, Trip Lee, Tedashii ...

Quel est le message derrière le titre "Background" de Lecrae ?

Dans la chanson, Lecrae dit tout simplement qu'il peut jouer en arrière-plan, et que c'est le Seigneur qui tient le volant. Je me rappelle que ces mots ont fait écho en moi, car en les écoutant, j'ai commencé à réfléchir sur mon appel. Et en gros, je me suis dit que je n'avais pas forcément besoin d'être chanteuse pour réussir dans la vie, mais que je pouvais très bien travailler en arrière-plan pour lui, pour sa gloire. Mais c'est un peu plus tard, entre 2013 et 2016, pendant la période où j'ai fait mes études universitaires, que j'ai commencé à me demander comment je pouvais allier mes études avec ma passion qui est la musique.

Tes études ont-elles un lien avec ce que tu fais aujourd'hui ?

J'ai fait une licence en information-communication et ensuite un master 2 en communication et stratégie de la marque. Durant ma licence, j'ai fait un stage de 2 mois dans un conservatoire de musique. C’est ce qui m'a permis d'avoir un pied dans le milieu pour la première fois et c'était cool parce que ça a davantage nourri l'envie que j'avais de travailler dans la musique. Puis en fin de master 2, j'avais un stage obligatoire à effectuer. Tous mes camarades de classe ont envoyé des dizaines de candidatures, mais moi, par la foi j’ai envoyé une candidature pour faire mon stage dans le label de mes rêves à Reach Records et j’ai été acceptée ! Ça a été le stage révélateur et à mon retour des USA, la direction professionnelle que je voulais prendre était claire et précise.

Et dans tout ça, quel rôle a joué l'église dans ton développement séculier ?

Ce que je sais faire aujourd'hui, je le dois en grande partie à l'église. Il faut savoir qu'avant je ne connaissais rien à Photoshop. J'ai commencé à servir en 2017 et j’ai été formée au graphisme et à la photo jusqu'en 2020. C'est vraiment à travers le service que j'ai pu développer mes dons - et en me formant en autodidacte.


Comment concrètement es-tu parvenue à trouver un emploi dans l’industrie musicale ?


Après mon stage à Reach Records, j’avais cette envie de travailler dans la musique et j’ai longtemps cherché, je savais exactement ce que je voulais et la conviction n’a pas quitté mon coeur. Dans l’attente, j’ai créé mon statut d'auto-entrepreneur et j’ai commencé à aider mes amis qui étaient dans la musique. J’ai notamment travaillé avec Darlène, sur des pochettes de singles, shooting photo et un clip auquel j’ai pu assister. C'est comme ça que j'ai commencé, peu à peu, à côtoyer des artistes et me faire des contacts dans le milieu.

Entre temps j’ai fait un service civique avec Matt Marvane, pasteur de l’église SOS à Lyon et un artiste louange francophone. Grâce à cette opportunité, j'ai pu me faire de l’expérience, sans perdre de vue ce que je voulais faire sur le long terme. Mon parcours n'a pas toujours été simple, mentalement et financièrement c’était compliqué, mon entourage ne comprenait pas ce que Dieu avait mis dans mon cœur. Surtout vis-à-vis de mes parents, c’était dur pour eux de me voir stagner, à certains moments sans revenus fixes, alors que j’avais fini mes études supérieures.
J'avais l'impression que toutes les portes étaient fermées devant moi et je suis même passée par la case sombre de la dépression pendant presque un an et demi. Heureusement, ça n'a pas duré et Dieu savait ce qu'il faisait, mais il a fallu que je m'accroche et que je persévère.

Après le service civique, j’ai commencé à envoyer des candidatures un peu partout. Plusieurs mois sont passés, sans réponses. Mais un soir, le dénouement. On m’avait contactée pour deux jobs différents, le premier c’était le job “parfait” avec un très bon salaire, situé à Lyon et l’autre une mission freelance en télétravail d’une durée de 1 mois. J’ai passé l’entretien pour le premier job et tout s’est bien passé, je pensais vraiment avoir réussi mais ça n’a pas été le cas. Et tant mieux finalement, car c’était la mission qu’on m’avait proposée qui brûlait dans mon cœur et j’ai décidé de m’y engager.

Cette mission était pour Topmusic, lorsqu’ils ont lancé un crowdfunding pour développer l’application. La mission a été courte mais intense, j’ai vraiment apprécié ce que je faisais et l’équipe avec laquelle j’ai travaillé. Finalement, je pense qu’on était amenés à se rencontrer car j’ai totalement accroché avec la vision ! On a gardé contact et peu de temps après la fin de ma mission, il m’ont proposé de travailler avec eux au sein de la maison de disques Booost à Paris, le job répondait à tous mes critères et c’est sans hésiter que j’ai quitté le cocon familial. J'ai cette grâce aujourd’hui de faire le travail qui me passionne et qui était véritablement un appel !